Le Danemark souhaite remplacer Windows et Office par Linux et LibreOffice dans le cadre de sa stratégie visant à garantir sa souveraineté numérique.

LibreOffice
(Crédit photo: The Document Foundation / Shutterstock)

  • Le Danemark veut se libérer de l'emprise de Microsoft et se tourne vers Linux et LibreOffice pour gagner son indépendance.
  • Le gouvernement danois préfère l'open source à la dépendance vis-à-vis d'un fournisseur et au contrôle technologique étranger.
  • LibreOffice est peut-être gratuit, mais est-il aussi compatible que Microsoft Office ?

Le Danemark se lance dans un ambitieux projet visant à réduire sa dépendance vis-à-vis des logiciels propriétaires des géants technologiques étrangers en abandonnant les produits Windows et Office 365 de Microsoft dans ses systèmes administratifs.

Le ministère danois de la Numérisation aurait prévu un forfait de migration progressive vers les systèmes d'exploitation Linux et LibreOffice pour la productivité bureautique.

Cette initiative est motivée par des préoccupations liées à la souveraineté numérique et aux risques stratégiques liés à la dépendance vis-à-vis de fournisseurs étrangers, en particulier ceux basés aux États-Unis.

Les outils open source comme stratégie d'indépendance

Les responsables danois citent la suite bureautique open source LibreOffice, largement utilisée, comme la meilleure alternative à Microsoft Office pour leurs besoins.

Le ministère souhaite ainsi renforcer son contrôle sur les mises à jour logicielles, le stockage des données et la sécurité, tout en évitant la dépendance vis-à-vis d'un fournisseur unique.

Cette initiative ne vise pas uniquement à réduire les coûts, même si la diminution des frais de licence devrait générer des avantages financiers.

Selon la ministre Caroline Stage, l'objectif principal est stratégique : protéger l'infrastructure numérique du Danemark contre les incertitudes liées aux tensions géopolitiques et le risque d'une interruption de l'accès aux services basés aux États-Unis.

Cette décision s'inscrit dans une tendance plus large en Europe, où les gouvernements se montrent de plus en plus prudents quant aux implications à long terme de la dépendance vis-à-vis des entreprises technologiques étrangères.

L'initiative du Danemark n'est pas sans précédent. Il y a plus de dix ans, l'Allemagne, et plus particulièrement la ville de Munich, a tenté de remplacer les produits Microsoft par Linux et LibreOffice.

Malgré l'enthousiasme initial, le projet a finalement été abandonné en raison de problèmes de compatibilité, de l'insatisfaction des utilisateurs et des difficultés à maintenir la productivité.

Compte tenu de ces antécédents, les observateurs peuvent se demander si l'approche du Danemark peut donner des résultats différents.

Le gouvernement danois semble toutefois procéder avec plus de prudence. Le déploiement sera progressif et le ministère a déclaré qu'il reviendrait temporairement aux outils Microsoft en cas de perturbations graves.

Cette position pragmatique témoigne d'une volonté de privilégier la continuité opérationnelle plutôt que le strict respect du calendrier de transition.

Si LibreOffice est souvent décrit comme la principale alternative à Microsoft Word, ses performances réelles dans le secteur public restent sujettes à débat.

La compatibilité avec les documents Microsoft Office et l'adaptation des utilisateurs à une nouvelle interface pourraient poser des défis importants.

De même, si Linux est souvent salué comme un système d'exploitation puissant et sécurisé, sa stabilité et son support peuvent varier en fonction de la distribution choisie.

En fin de compte, l'initiative du Danemark représente une expérience politique et technologique plus large, qui soulève d'importantes questions sur le contrôle, la résilience et l'avenir de l'infrastructure numérique nationale.

Reste à voir si elle réussira là où d'autres ont échoué, mais ce qui est clair, c'est que cette décision concerne moins les préférences en matière de logiciels que la question de savoir qui détient les clés de la technologie gouvernementale.

Via Guru3D

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Efosa Udinmwen
Freelance Journalist

Efosa has been writing about technology for over 7 years, initially driven by curiosity but now fueled by a strong passion for the field. He holds both a Master's and a PhD in sciences, which provided him with a solid foundation in analytical thinking. Efosa developed a keen interest in technology policy, specifically exploring the intersection of privacy, security, and politics. His research delves into how technological advancements influence regulatory frameworks and societal norms, particularly concerning data protection and cybersecurity. Upon joining TechRadar Pro, in addition to privacy and technology policy, he is also focused on B2B security products. Efosa can be contacted at this email: udinmwenefosa@gmail.com