- ChatGPT domine désormais le trafic mondial de redirection par intelligence artificielle, laissant loin derrière Gemini de Google
- La suprématie de DeepSeek en Chine montre comment un contrôle étatique strict peut rapidement faire émerger des superpuissances locales de l’IA
- StatCounter confirme que ChatGPT est devenu la principale porte d’entrée vers les sites web dans la majorité des marchés mondiaux
Une nouvelle étude affirme que ChatGPT concentre désormais la majorité du trafic de redirection généré par des chatbots IA, avec une part écrasante de 79,8 %.
Les chiffres de Statcounter indiquent que la plateforme d’OpenAI devance ses concurrents dans tous les pays du G20, à l’exception de la Chine, où DeepSeek s’impose comme un acteur inattendu.
Malgré son influence mondiale, ChatGPT peine à s’imposer dans l’écosystème numérique chinois, très encadré, qui représente aujourd’hui un des rares angles morts de sa stratégie globale.
DeepSeek règne sur la Chine – pendant que ChatGPT conquiert le reste du monde
L’influence de ChatGPT à l’échelle mondiale se reflète dans son avance considérable sur des concurrents comme Perplexity (11,8 %), Microsoft Copilot (5,2 %) ou Google Gemini (2 %).
Cette domination laisse entrevoir une évolution des usages : les utilisateurs ne cherchent plus seulement des réponses, ils utilisent désormais les chatbots comme portes d’entrée vers le web, bouleversant ainsi un modèle longtemps dominé par les moteurs de recherche classiques.
« Une nouvelle ère s’ouvre déjà, passant du SEO (Search Engine Optimization) au GEO (Generative Engine Optimization) », déclare Aodhan Cullen, PDG de Statcounter.
Cette mutation pourrait représenter une menace majeure pour les modèles de recherche traditionnels, notamment pour Google, dont les outils IA génèrent peu de trafic redirigé.
Si ChatGPT continue d’agir comme un moteur clé du trafic – et sans doute l’outil de SEO le plus puissant à ce jour – son incapacité à pénétrer le marché chinois révèle une faiblesse structurelle.
En Chine, DeepSeek détient une part de marché impressionnante de 89,3 %. À l’échelle mondiale, ce chiffre reste marginal (0,8 %), mais l’entreprise a su tirer parti d’un environnement domestique favorable pour écarter les concurrents étrangers.
Lors de son lancement, DeepSeek a attiré l’attention à l’international, devenant le terme lié à l’IA le plus recherché dans le monde pendant une journée.
L’application a dépassé ChatGPT en devenant la plus téléchargée gratuitement aux États-Unis et au Royaume-Uni, avec 12 millions de téléchargements en deux jours – un rythme supérieur à celui d’OpenAI.
En Chine, elle représente une alternative locale aux outils d’OpenAI, notamment grâce à son alignement précoce avec les politiques gouvernementales en matière d’intelligence artificielle, bien qu’elle ait été interdite ou placée sous enquête dans plusieurs pays.
Google, de son côté, se retrouve dans une situation inconfortable. Bien qu’à l’origine de nombreuses avancées fondamentales en IA, l’entreprise accuse désormais un retard sur le plan de l’adoption et de l’impact.
Cullen compare la position actuelle de Google à celle des éditeurs de logiciels traditionnels au moment de l’essor du cloud computing.
Des rumeurs évoquent désormais l’intégration possible de capacités de recherche IA directement dans Safari par Apple, ce qui accentuerait encore davantage la pression sur le modèle de recherche de Google.
Les conclusions de Statcounter s’appuient sur plus de 3,8 milliards de pages vues par mois, offrant ainsi une photographie en temps réel des rapports de force en évolution.
Toutefois, l’analyse reste partielle. Grok, un autre chatbot majeur, n’a pas été inclus dans le classement, faute de données de redirection via les en-têtes, créant un angle mort dans l’étude du marché global.
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