Bruxelles veut barrer la route aux géants américains de la donnée financière

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Crédit image : Pixabay (Crédit photo: Pixabay)

  • L’UE envisage de bloquer l’accès des géants américains à ses données financières
  • Les banques soutiennent cette limitation tandis que les géants de la tech alertent sur une perte de choix pour les consommateurs européens
  • Donald Trump brandit la menace de représailles douanières si les entreprises américaines sont exclues

L’Union européenne s’apprête à finaliser un nouveau cadre réglementaire sur le partage des données financières, susceptible d’exclure les géants américains de la tech.

Selon le Financial Times, le projet de règlement sur l’accès aux données financières – baptisé FiDA – entre dans sa phase finale de négociation. D’après plusieurs sources proches du dossier, Amazon, Apple, Google et Meta pourraient être écartés du dispositif.

L’objectif affiché est de redonner aux consommateurs la maîtrise de leurs données financières. Grâce à FiDA, les particuliers seraient en mesure d’autoriser des tiers à consulter les informations détenues par les banques ou les assureurs. Une ouverture qui pourrait favoriser l’émergence de nouveaux services, comme des outils de gestion de budget ou de conseil financier personnalisés.

Les géants américains dans le viseur

Les défenseurs de FiDA estiment que cette réglementation encouragera l’innovation et renforcera la souveraineté des citoyens sur leurs données.

Mais du côté des banques européennes, la prudence domine. Plusieurs établissements redoutent qu’en laissant les grandes plateformes américaines accéder aux données, celles-ci puissent proposer des produits susceptibles d’affaiblir la relation directe entre les banques et leurs clients.

L’Allemagne s’est montrée particulièrement offensive sur ce sujet. Dans une note transmise aux autres capitales européennes, Berlin plaide en faveur d’une exclusion des plateformes américaines, estimant qu’une telle décision favoriserait l’essor d’un écosystème européen de finance numérique, garantirait une concurrence plus équitable et préserverait la souveraineté des usagers.

La Commission européenne et le Parlement partagent également cette orientation, soutenant des limitations d’accès pour les groupes non-européens.

Toutefois, certains représentants de l’industrie numérique en Europe alertent sur les conséquences pour les consommateurs si une telle exclusion voyait le jour.

« La philosophie initiale de FiDA visait à redonner aux citoyens le contrôle de leurs données et à leur offrir un accès à des services financiers plus innovants et performants », a rappelé Daniel Friedlaender, directeur de la branche européenne de la Computer & Communications Industry Association, dans les colonnes du Financial Times.

« En cédant aux pressions des banques historiques, l’Union européenne risque de réduire le choix des consommateurs et de renforcer le pouvoir d’acteurs déjà dominants dans la gestion des données. »

De son côté, Donald Trump, habitué aux critiques contre la régulation européenne du numérique, a déjà averti qu’il pourrait instaurer des droits de douane contre les pays qui adopteraient des règles contraires aux intérêts des entreprises américaines.

La version finale du texte est attendue d’ici la fin de l’année 2025.

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Adrien Bar Hiyé
Senior Editor

Quand je ne suis pas en train de plonger dans le monde fascinant de la finance et des nouvelles technologies, vous me trouverez probablement en train de parcourir le globe ou de conquérir de nouveaux mondes virtuels sur ma console de jeux.

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