Ce barrage africain peut remplacer 88 réacteurs nucléaires et veut séduire l’IA

Congo River
(Crédit photo: cntraveler)

  • Le complexe hydroélectrique d’Inga en République démocratique du Congo renferme un potentiel encore inexploité, capable d’accompagner l’expansion numérique du continent
  • Le succès du projet dépendra de l’implication du secteur privé et de réformes solides en matière de gouvernance
  • Le financement de la Banque mondiale reflète un regain de confiance envers les grands projets hydroélectriques africains

La République démocratique du Congo ambitionne de mobiliser le gigantesque complexe hydroélectrique d’Inga pour alimenter les futurs outils d’intelligence artificielle ainsi que les infrastructures numériques à grande échelle.

D’après les autorités, ce site est déjà considéré comme la plus grande ressource hydroélectrique au monde. Il pourrait soutenir l’économie numérique africaine en pleine croissance, à condition d’attirer les bons investissements et un cadre réglementaire adapté.

Installé sur le fleuve Congo, le site d’Inga affiche une capacité théorique de 44 gigawatts — de quoi alimenter 88 réacteurs nucléaires — mais il produit actuellement moins de 2 gigawatts en raison d’un développement insuffisant et d’infrastructures vieillissantes.

Un projet colossal à l’immense potentiel inexploité

Les plans d’expansion du complexe remontent à plus de quarante ans, avec plusieurs phases du projet Grand Inga encore en attente de réalisation.

La prochaine étape, baptisée Inga III, vise à ajouter environ 11 gigawatts de capacité, pour un coût estimé à plus de 20 milliards de dollars.

Le gouvernement travaille actuellement sur une “loi Inga” destinée à clarifier le cadre fiscal et réglementaire. Cette initiative vise à rendre le site plus attractif pour des partenaires privés capables d’en assurer à la fois la conception et la construction.

L’intérêt pour Inga III s’intensifie alors que le secteur minier congolais fait face à des pénuries croissantes d’énergie.

La Banque mondiale s’est engagée à hauteur d’un milliard de dollars pour soutenir le projet, dont un premier versement de 250 millions prévu en 2025. L’institution mobilisera également son Agence multilatérale de garantie des investissements afin de réduire les risques et d’attirer des capitaux privés.

Pour les autorités congolaises, ce modèle de financement mixte — public et privé — est essentiel pour transformer des projets de longue date en production électrique effective.

Cependant, ce type de partenariat affiche un bilan mitigé sur le continent, souvent freiné par des problèmes de transparence, de passation des marchés et de gouvernance.

Malgré les incertitudes, la proposition congolaise s’inscrit dans une tendance plus large : associer les énergies renouvelables à la montée en puissance de l’intelligence artificielle.

Les défenseurs du projet soulignent que les ressources en eau d’Inga, couplées à sa position géographique, pourraient offrir une énergie abondante et un refroidissement naturel avantageux.

Mais tant que les travaux de construction n’auront pas progressé et que les structures réglementaires ne seront pas stabilisées, la promesse de faire d’Inga le moteur de la transformation numérique de l’Afrique restera avant tout un espoir.

Via Data Center Knowledge

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Efosa Udinmwen
Freelance Journalist

Efosa has been writing about technology for over 7 years, initially driven by curiosity but now fueled by a strong passion for the field. He holds both a Master's and a PhD in sciences, which provided him with a solid foundation in analytical thinking.