Pénurie de talents, budgets serrés : les entreprises à genoux face aux cybermenaces
La majorité des entreprises ne peut plus faire face
- D’après les chiffres publiés par l’ISACA, les cyberattaques se multiplient
- Des effectifs insuffisants et des budgets limités en sont les principales causes
- L’intelligence artificielle peut, si elle est bien utilisée, combler ce manque
De nouvelles données recueillies par l’ISACA indiquent que deux professionnels européens sur cinq (39 %) font état d’une augmentation des cyberattaques par rapport à l’an dernier. Ces attaques sont à la fois plus nombreuses, plus étendues et plus complexes.
Même si cette évolution n’a rien de surprenant (de nombreux rapports vont dans le même sens), seuls 38 % des professionnels interrogés se disent confiants quant à la capacité de leur organisation à réagir efficacement. Une proportion qui révèle un manque de préparation face aux tendances actuelles.
Ce déficit de réactivité s’explique en grande partie par des effectifs insuffisants (58 %) et des budgets limités (54 %). Toutefois, ces deux facteurs sont cités un peu moins fréquemment que l’an dernier, ce qui laisse penser qu’un progrès, lent mais réel, est en cours.
De nombreuses entreprises ne sont pas prêtes à faire face aux cyberattaques
« Au cours de l’année écoulée, le grand public a pu constater de ses propres yeux l’impact des cyberattaques, avec des violations très médiatisées qui ont mis à mal des entreprises et fait la une de l’actualité », a déclaré Chris Dimitriadis, directeur mondial de la stratégie de l’ISACA.
Selon l’organisme, les difficultés ne se limitent pas à la mauvaise préparation. D’autres problématiques internes viennent accentuer la pression sur les ressources. Près de 68 % des professionnels estiment que leur travail est plus stressant qu’il y a cinq ans, et plus de la moitié (54 %) pointent du doigt des attentes irréalistes ou une charge de travail excessive.
Un cinquième des entreprises (22 %) n’ont mis en place aucune mesure pour lutter contre le burn-out, et 36 % des salariés évoquent un manque de compétences ou de formations adaptées.
« Les organisations commencent à reconnaître le problème et à corriger progressivement les lacunes en matière de personnel et de financement, mais le rythme reste beaucoup trop lent », a souligné Dimitriadis.
À moyen terme, l’ensemble de ces facteurs affecte la capacité des entreprises à recruter et fidéliser les talents. Ainsi, pour 52 % d’entre elles, les postes de niveau débutant mettent entre trois et six mois à être pourvus.
L’intelligence artificielle apporte tout de même certaines réponses concrètes. Elle est déjà utilisée pour la détection de menaces (29 %), la sécurité des terminaux (28 %) et l’automatisation des tâches (27 %). Mais pour que son déploiement suive le rythme des attaques, des réglementations plus claires et une montée en compétences s’imposent.
« En valorisant la formation pratique, les certifications professionnelles et les compétences transférables, les entreprises peuvent renforcer leurs équipes et alléger la pression sur des professionnels déjà sous tension », conclut Dimitriadis.
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