Le tsunami IA d’Apple : le M5 change la donne

The Apple M5 logo against a black background
(Crédit photo: Apple)

  • La progression de la performance neuronale multipliée par 12 sur la puce M5 représente le plus grand bond architectural jamais réalisé par Apple
  • La présence d’accélérateurs neuronaux dédiés dans chaque cœur GPU redéfinit la manière dont Apple gère le traitement de l’intelligence artificielle
  • Les variantes Pro, Max et Ultra de la M5 devraient porter cette capacité à des sommets inédits

Les puces de la série M ont régulièrement gagné en performance au cours des cinq dernières années, mais la transition entre la M4 et la M5 se distingue très clairement des précédentes.

Avec cette nouvelle génération, Apple bouleverse son approche du traitement des tâches d’intelligence artificielle, atteignant une capacité de calcul neuronal sans précédent sur ses propres puces.

Lorsque la première puce Apple, la M1, est arrivée en novembre 2020, son moteur neuronal gérait environ 11 000 milliards d’opérations par seconde. La M2 a ensuite atteint près de 16 000 milliards, puis la M3 environ 18 000 milliards. Avec la M4 lancée en octobre dernier, ce chiffre a doublé.

Au cœur du silicium Apple : deuxième partie d'une série en cinq volets consacrée aux processeurs de classe M

Apple M5 Blueprint

(Image credit: Apple)

Cet article constitue le deuxième volet d’une série en cinq parties consacrée à l’évolution des processeurs Apple de la série M, de la M1 initiale à la toute nouvelle M5 et à une hypothétique M5 Ultra. Chaque épisode explore les transformations de l’architecture, des performances et de la philosophie de conception, ainsi que leurs implications sur les futurs appareils de la marque.

Top of the TOPS

Avec la M5, la capacité neuronale bondit à environ 133 TOPS, soit près de douze fois le niveau de départ de la M1.

Il s’agit de la montée en puissance la plus marquée dans l’histoire des puces développées en interne par Apple. Au lieu de s’appuyer uniquement sur un moteur neuronal centralisé, la M5 intègre un accélérateur neuronal dédié dans chaque cœur graphique.

Cela permet au GPU de traiter directement les charges de travail liées à l’intelligence artificielle, en répartissant les calculs sur l’ensemble de la puce plutôt que de les concentrer dans un seul bloc.

Le système devient ainsi bien plus efficace dans la gestion des modèles, qu’il s’agisse de transcription en local, de génération d’images sur l’appareil ou d’outils créatifs reposant sur Apple Intelligence.

Désormais, chaque composant du processeur contribue aux tâches neuronales, transformant la progression en véritable saut technologique.

Sur le papier, le reste de la puce évolue également. Le processeur à dix cœurs offre environ 15 % de performance supplémentaire en multithread par rapport à la M4, et la bande passante mémoire unifiée grimpe à 153 Go/s. Cela permet de gérer des modèles plus lourds et d’optimiser le multitâche, sans pour autant augmenter la consommation énergétique.

La puce M5 équipe les nouveaux MacBook Pro 14 pouces ainsi que les nouvelles versions de l’iPad Pro. Dans les tablettes, le processeur se décline en version à neuf ou dix cœurs, selon la capacité de stockage, mais le moteur neuronal et la configuration graphique restent identiques dans les deux cas.

En se projetant au-delà des puces déjà lancées, certaines estimations laissent entrevoir jusqu’où pourrait aller cette architecture.

Selon des projections issues de Google Gemini, une hypothétique M5 Ultra pourrait atteindre entre 600 et 800 TOPS, tandis que les modèles Pro et Max évolueraient entre 190 et 320 TOPS.

Aucune de ces versions n’a été officialisée (ni même une éventuelle M4 Ultra — la M3 Ultra n’ayant été annoncée que plus tôt cette année dans le Mac Studio), et les chiffres restent donc théoriques. Toutefois, ils suivent la logique de croissance observée jusqu’ici, ce qui leur confère une certaine crédibilité.

Une telle montée en puissance soulève toutefois des défis bien connus. Une puce M5 Ultra de type desktop nécessiterait un système de refroidissement et une alimentation que les boîtiers actuels d’Apple ne sont pas conçus pour accueillir.

Ce que montre clairement la M5, c’est que la feuille de route des puces Apple est désormais guidée par les performances neuronales davantage que par la seule puissance brute du CPU ou du GPU. L’avenir des Mac et iPad semble désormais lié à l’IA embarquée. Les prochaines générations indiqueront jusqu’où cette trajectoire pourra s’étendre, avant que les contraintes physiques et thermiques ne viennent poser leurs limites.

Wayne Williams
Editor

Wayne Williams is a freelancer writing news for TechRadar Pro. He has been writing about computers, technology, and the web for 30 years. In that time he wrote for most of the UK’s PC magazines, and launched, edited and published a number of them too.