Test d'Avowed : un périple ensorcelant à travers un monde de rêve fascinant

Amateur du catalogue impressionnant de jeux de rôle d'Obsidian Entertainment, impossible de ne pas voir dans Avowed une nouvelle réussite pour le studio. Se déroulant dans l’univers de Pillars of Eternity, Avowed propose une riche plongée dans le lore pour les fans de la série, tout en offrant une expérience de jeu captivante et accessible aux nouveaux venus.

Il serait facile de croire qu’Avowed s’apparente à une expérience façon Skyrim, avec sa perspective à la première personne, sa grande variété de constructions de personnage et son combat en temps réel. Mais la comparaison s’arrête là. Avowed possède sa propre identité. S'il ne rivalise pas avec l’immersion spectaculaire d’un Elder Scrolls, il surpasse cependant cette saga en matière de combats et de qualité d’écriture. Drôle, captivant et foisonnant de détails sur l’univers à chaque détour, il atteint sans peine le niveau d’excellence habituel d’Obsidian.

Toutefois, Avowed ne conviendra pas à tout le monde. L'absence de cycle jour/nuit et l'impossibilité de détrousser les personnages limitent certaines options de jeu de rôle. De plus, bien que sa durée de vie compacte de 25 à 30 heures soit satisfaisante, quelques quêtes secondaires superficielles ralentissent parfois le rythme.

Malgré ces défauts, Avowed reste un incontournable pour les amateurs de RPG fantastiques, marquant un excellent début pour les sorties Xbox Game Studios de 2025.

Une voix dans la tête

Le protagoniste d’Avowed se retrouve sans doute avec l'une des missions les plus ingrates jamais vues dans un RPG fantastique. En tant qu’émissaire de l’Empire Aedyran, il est envoyé aux confins sauvages et largement anarchiques des Terres Vivantes, un territoire dangereux où beaucoup tentent malgré tout leur chance pour se bâtir une nouvelle vie.

Malheureusement, la population locale n'accueille pas l'Empire à bras ouverts, et la plupart des PNJ font preuve d’une méfiance palpable. L'Empire, de son côté, n’arrange rien en imposant son autorité de manière rigide pour tenter d’instaurer l’ordre.

L’émissaire se retrouve ainsi au cœur des événements. Officiellement chargé d’enquêter sur la Dreamscourge, une peste fongique transformant humains et créatures en meurtriers incontrôlables, il devient vite évident que cette mission cache les véritables intentions de l’Empire : asseoir sa domination sur les Terres Vivantes.

Le personnage principal est également un Godlike, un être né avec des pouvoirs uniques et un lien avec l’Adra, une substance cristalline dotée d'une conscience propre. Cette entité, qui se manifeste comme une voix intérieure, alimente une grande partie de l’intrigue, laissant au joueur le soin de déterminer s’il est possible de lui faire confiance, surtout lorsqu'elle perçoit la Dreamscourge comme une bénédiction plutôt qu’une menace à éradiquer.

Ce scénario immersif laisse une large place aux choix du joueur. Même si toutes les décisions prises au fil des quêtes ne sont pas déterminantes, elles influencent l'attitude adoptée et l’avenir des Terres Vivantes. L’émissaire incarne-t-il la loyauté inébranlable envers l’Empire ou développe-t-il une sympathie pour les factions résistantes ? Un dilemme porté par l’excellence narrative d’Obsidian, qui pousse à poursuivre l’aventure avec enthousiasme.

Et la hache

La construction du personnage dans Avowed repose sur trois arbres de compétences distincts – guerrier, rôdeur et mage – offrant une multitude d’aptitudes pour renforcer son héros, avec de nouveaux avantages débloqués à chaque pallier de niveau.

Se cantonner à un seul archétype, comme les armes à deux mains, n’est cependant pas recommandé. Avowed peut se révéler surprenamment difficile, et la possibilité de basculer instantanément entre deux ensembles d’équipement encourage fortement à varier son style de jeu.

Opter pour une approche hybride s'avère souvent payant : un épée-bouclier pour le combat rapproché et un pistolet associé à un grimoire de sorts pour le combat à distance, offrant ainsi des options variées entre attaque, défense et contrôle des foules. Aucun archétype n’est imposé, et la réattribution des points de compétence ne coûte qu’une modeste somme d’or.

Si un focus exclusif sur un type d’arme ou une classe d’armure reste possible, la capacité d’adaptation, notamment face aux nombreuses vagues d’ennemis organisés, se révèle précieuse. Passer d’une épée enflammée à des sorts explosifs de contrôle de foule devient rapidement la clé pour triompher.

Et mieux vaut exploiter toutes les compétences disponibles : l’IA des compagnons d’Avowed laisse à désirer. Kai, le premier compagnon rencontré, illustre bien ce problème : souvent incapable de combler la distance avec les ennemis ou simplement de les attaquer. Les alliés tombent fréquemment au combat, même si la mort leur est épargnée. Des améliorations de leur comportement en combat seraient bienvenues dans de futures mises à jour.

Avec un peu d'aide de la part de nos amis

Bien qu’ils soient peu efficaces au combat, les compagnons d’Avowed séduisent par leur personnalité unique et leurs échanges savoureux, dignes de Dragon Age ou Baldur’s Gate 3.

Kai, malgré son allure de gentil géant, se distingue par une langue bien pendue, causant parfois plus de problèmes qu'il n'en résout. Yatzli, quant à elle, est un pur régal : drôle, légèrement instable, elle devient rapidement indispensable dans l’équipe, ne serait-ce que pour ses dialogues inoubliables.

Chaque compagnon dispose de son propre arbre de compétences, offrant des avantages passifs et des capacités actives précieuses en combat, telles que l’étourdissement des ennemis par Kai ou les pièges de Marius, capables de retenir des adversaires un bon moment.

Un pays où il fait bon vivre

Dans Avowed, le cadre des Terres Vivantes est véritablement époustouflant. Plus proche d'une « zone ouverte » que d’un véritable « monde ouvert » (à l’image de The Outer Worlds, de nombreuses zones distinctes sont à explorer, séparées par des écrans de chargement). Cependant, chacune de ces zones regorge de quêtes secondaires captivantes, d'opportunités d'exploration et de panoramas à couper le souffle qui ne manqueront pas de fasciner.

La ville animée de Paradis en est un parfait exemple, avec ses nombreux bâtiments accessibles et ses ruelles sinueuses. Son côté labyrinthique peut désorienter au premier abord, mais c’est aussi ce qui fait son charme : chaque coin de rue réserve son lot de surprises inattendues.

L’Escalier d’Émeraude constitue un autre point fort, baigné dans une atmosphère sombre et pesante – ses terres agricoles silencieuses et ses forêts environnantes inspirent un malaise constant. Une qualité presque onirique s’en dégage, rendant l’exploration aussi riche qu'envoûtante.

Les cartes de Avowed sont vastes et fourmillent de secrets. L’exploration est vivement encouragée, notamment pour dénicher des ressources précieuses permettant d’améliorer l’équipement face à des ennemis de plus en plus redoutables au fil de la progression. Heureusement, pas de nivellement automatique artificiel ici : il est facile de se retrouver face à des adversaires bien trop puissants si l’on s'aventure au mauvais endroit trop tôt. Ainsi, l’exploration se révèle aussi gratifiante que périlleuse.

Côté performance, Avowed montre parfois des signes de faiblesse dans ses environnements riches et détaillés. Des baisses de framerate fréquentes ont été constatées sur PC, alors que le jeu s’est montré plus stable sur Xbox Series X. Sur console, le mode Qualité à 30 images par seconde s’est avéré trop saccadé pour offrir une expérience optimale, tandis que le mode Performance à 60 images par seconde a offert une fluidité bien plus appréciable, malgré un impact visible sur l’éclairage et la qualité d’image.

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Accessibilité

Avowed propose de nombreuses options d’accessibilité pour s’adapter à tous les types de joueurs. Il est possible d’ajuster l’intensité du balancement de la caméra et des secousses (ou de les désactiver totalement) pour éviter le mal des transports. L’interface utilisateur permet de modifier la taille du texte, et diverses options de sous-titres sont disponibles, telles que l’affichage du nom de l’orateur ou l’ajustement de l’opacité de l’arrière-plan. En revanche, aucune option dédiée aux personnes atteintes de daltonisme ne semble être proposée au lancement.

Cinq niveaux de difficulté sont également disponibles : Histoire, Facile, Normal, Difficile et Chemin des Damnés. De quoi adapter l’expérience de jeu selon les préférences de chacun, avec la possibilité de modifier ces paramètres à tout moment.

Comment avons-nous évalué Avowed ?

L’expérience de jeu sur Avowed s’est étalée sur environ 25 heures, aussi bien sur PC que sur Xbox Series X Digital Edition, avec la possibilité de transférer la sauvegarde entre plateformes grâce au compte Microsoft.

Cette durée inclut une campagne principale complétée dans son intégralité, enrichie par de nombreuses quêtes secondaires et séances d’exploration visant à améliorer l’équipement du personnage. La majorité des sessions sur Xbox Series X ont été réalisées avec une manette Xbox sans fil, tandis qu’un Razer Wolverine V3 Pro a été utilisé sur PC. Sur console, l’expérience s’est déroulée sur un téléviseur LG CX OLED.

Premier test publié en février 2025