Nos impressions
Le Fujifilm X-H2S est un appareil photo sans miroir incroyablement puissant, conçu pour les photographes sportifs. Mais aussi les vidéastes. Son nouveau capteur superposé lui permet d'atteindre des vitesses de prise de vue en rafale impressionnantes et d'apporter des améliorations indispensables à l'autofocus. Ce même si le X-H2S perd au passage quelques caractéristiques traditionnelles de Fujifilm. Néanmoins, il est de bon augure pour les fans de la série X qui espèrent voir certaines de ses optimisations se répercuter sur les appareils photo Fujifilm plus abordables.
Pour
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Le capteur superposé admirablement réactif
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Suivi de l'autofocus amélioré
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Viseur impressionnant
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Prise en charge du format ProRes d'Apple
Contre
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Joystick AF mal placé
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Plus cher que de nombreux appareils photo plein format
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Le Fujifilm X-H2S est le nouveau fleuron de la série X et l'appareil photo le plus puissant jamais fabriqué par le géant japonais. Construit autour d'un nouveau capteur APS-C X-Trans CMOS 5 HS de 26 Mpx, il offre le type de vitesse et de traitement vidéo qui en font le rival sérieux de champions haut de gamme comme les Nikon Z9, Sony A1 et Canon EOS R3.
A l’instar de son prédécesseur, le Fujifilm X-H1, le X-H2S est un nouveau leader dans le segment des appareils photo sans miroir, mais qui marque une amélioration bien plus importante par rapport aux gammes X-T et X-Pro de Fujifilm - plus adaptées aux amateurs. Grâce à ce nouveau capteur et au processeur X 5, il offre une prise de vue en continu à 40 images/seconde (avec l'obturateur électronique), des capacités de suivi de l'autofocus considérablement optimisées et la possibilité de réaliser des vidéos 6,2K/30p ou 4K/120p avec une profondeur de couleur 4:2:2 de 10 bits.
En ce sens, le Fujifilm X-H2S est un appareil photo hybride sans compromis qui fait écho au récent OM System OM-1. Ce boîtier photo à capteur réduit (avec une puce Micro 4/3 encore plus compacte) qui utilise sa conception empilée pour débloquer le genre de vitesse et de performances vidéo rarement atteintes en dehors des flagships haut de gamme de Canon, Sony et Nikon.
Avec un prix similaire à celui de nombreux appareils photo professionnels plein format, le Fujifilm X-H2S peut-il vraiment rivaliser avec ses rivaux établis ? A-t-il troqué les arguments classiques de Fujifilm contre une fiche technique étincelante ?
Pour le découvrir, nous avons joué avec l'un d'entre eux pendant quelques heures à la Maison de la Photographie de Fujifilm. Avant de résumer nos premières impressions ci-dessous.
Prix et date de sortie
Le Fujifilm X-H2S sera disponible à la vente en juillet au prix de 2 749 € (pour le boîtier seul). Vous pourrez également acheter de nouveaux accessoires à la même période, notamment la poignée de batterie verticale VG-XH (449 €) et, pour les vidéastes, un kit de refroidissement FAN-001 (199 €).
Ce coût constitue une assez grosse augmentation par rapport à celui du Fujifilm X-H1, qui est arrivé en 2018 pour 1 899 €. Reste que le X-H2S combine un nouveau capteur empilé de 26,1 Mpx avec le processeur X 5, ce qui lui permet d'apporter des améliorations générales à l'autofocus, à l’enregistrement vidéo, au mode rafale et plus encore.
Cela dit, le X-H2S doit faire face à une concurrence féroce dans cette fourchette tarifaire, notamment le Canon EOS R6 (2 699 €), le Sony A7 IV (2 389 €) et le Panasonic Lumix S5 (1 799 €).
Tous ces appareils possèdent des capteurs plein format plus grands, mais aucun n'offre la rapidité d'exécution d'un capteur APS-C empilé. Le véritable atout du nouveau fleuron de Fujifilm.
Design
Le Fujfilm X-H2S a l'allure et le toucher d'un appareil photo professionnel, avec sa poignée prononcée, son écran LCD supérieur et son poids global qui l'aide à équilibrer les objectifs plus longs que vous voudrez probablement lui associer.
Avec un poids de 660 g, le X-H2S est légèrement plus petit et plus léger que le X-H1. Mais il emprunte de même de nombreux éléments conceptuels à la série GFX de moyen format. Sa plaque supérieure, par exemple, est assez similaire à celle du Fujifilm GFX50S II.
Cela signifie que le X-H2S se passe de l'ensemble de cadrans manuels caractéristiques de Fujifilm, et adopte à la place l'approche PASM (Programme, Ouverture, Vitesse d'obturation, Manuel) privilégiée par ses rivaux.
Bien que cela puisse décourager les fidèles des boîtiers Fuji, cela a du sens sur un appareil photo comme le X-H2S - où des paramètres comme la vitesse d'obturation seront en grande partie ajustés via le viseur. Fuji a également déclaré précédemment que de nombreux photographes ont été dissuadés de passer à la série X parce qu'ils trouvaient ses cadrans trop déroutants.
Cette molette PASM, avec ses sept modes personnalisés, se trouve à gauche du viseur, bien qu'elle ne dispose pas du commutateur de mode d'entraînement pratique (généralement situé en dessous)... que nous avons vu sur le X-H1. Néanmoins, sur le côté droit de la plaque supérieure, vous disposerez d’un écran LCD pour vérifier rapidement les paramètres tels que la vitesse d'obturation, l'ouverture et l'ISO. A droite, à côté des boutons pour l'ISO, la balance des blancs et l'enregistrement vidéo.
Contrairement aux appareils photo tels que le Canon EOS R7 et le Sony A7 IV, le X-H2S ne dispose que d'une griffe standard et non d'une griffe "multifonction" permettant d’associer des accessoires externes. Si vous utilisez régulièrement des flashs ou des microphones externes, vous trouverez peut-être la configuration de ces appareils photo concurrents simplifiée et plus propre - en raison de l'absence de câbles.
À l'arrière, le Fujifilm X-H2S reste assez similaire au X-H1. Il y a un écran tactile entièrement articulé, qui se retourne vers l'avant pour les vidéastes. L'un des principaux changements est le nouveau joystick AF, plus grand qu'auparavant et qui a été déplacé à côté du viseur. Nous avons trouvé que ce joystick demeurait quelque peu difficile à manier pendant la courte période d’évaluation de l'appareil. A plus long terme, ce défaut doit se corriger aisément en faisant appel à notre mémoire musculaire.
Une amélioration significative du X-H2S par rapport aux autres appareils de la série X est son viseur OLED de 5,76 millions de points, qui octroie un grossissement de 0,8x. Grâce à sa taille, à sa résolution et à son taux de rafraîchissement de 120 images par seconde, nous avons trouvé qu'il offrait une excellente vision de nos scènes et qu'il s’avérait difficile de revenir aux viseurs électroniques de la série X. Nous sommes impatients de découvrir comment il se comporte lors de la prise de vue de scènes plus exigeantes.
Caractéristiques principales et autofocus
La série X de Fujifilm est davantage réputée pour son style rétro et ses simulations de films fantaisistes que pour sa puissance de prise de vue, mais le X-H2S change la donne. Il s'agit clairement d'une tentative de Fuji d'égaler la puissance des capteurs Canon, Sony et Nikon haut de gamme. Bien que le public ciblé pose ici question ; après tout, les photographes sportifs ne manquent pas d'options à l'heure actuelle.
Néanmoins, si vous rêvez d'un croisement entre un Fujifilm X-T4 et un Nikon Z9, le X-H2S pourrait vous intéresser. Pour les amateurs de photographie, son atout le plus impressionnant se veut le mode rafale incroyablement puissant. Il peut atteindre 40 images par seconde (en format RAW ou JPEG) en utilisant l'obturateur électronique, le tout avec un suivi AF / AE complet et sans aucun trou noir dans le viseur.
Il est impressionnant de constater que ce mode semble pouvoir être utilisé dans les situations les plus extrêmes, puisque la mémoire tampon vous permet de prendre 140 fichiers bruts non compressés, 170 fichiers bruts compressés sans perte ou 184 fichiers JPEG avant qu'elle ne commence à bégayer. En d'autres termes, vous disposez de 4 à 5 secondes de prise de vue à 40 images par seconde, ce qui devrait être plus que suffisant pour la plupart des scénarios de shooting rapide.
Ce n'est pas tout à fait à la hauteur des vitesses bluffantes de 120 images par seconde (bien qu'à 11 Mpx) dont se montre capable le Nikon Z9. Mais le tableau ci-dessous démontre que le Fujifilm X-H2S peut, sur le papier, égaler la puissance de prise de vue en rafale de cet appareil à des vitesses plus que décentes, en utilisant l'obturateur électronique.
Row 0 - Cell 0 | Fichiers JPEG | Fichiers RAW | Fichiers RAW compressés sans perte | Fichiers RAW non compressés |
40 fps | 184 | 175 | 170 | 140 |
30 fps | 1000+ | 270 | 250 | 180 |
20 fps | 1000+ | 1000+ | 1000+ | 800 |
Selon Fujifilm, le capteur superposé du X-H2S permet de "réduire considérablement" le phénomène de rolling shutter lorsque l'obturateur électronique est utilisé pour capturer photos comme vidéos. Mais vous avez également la possibilité de passer à l'obturateur mécanique pour des prises de vue en rafale à 15 images par seconde, avec une mémoire tampon quasi illimitée.
Malheureusement, nous n'avons pas eu l'occasion de pousser le X-H2S dans ces retranchements, lors de cette première prise en main. Il y a également un avertissement à appliquer à ces vitesses théoriques, et c'est l'autofocus. Après tout, il est inutile qu'un appareil photo délivre de telles vitesses si son autofocus ne peut pas livrer un taux de réussite décent.
La bonne nouvelle, c'est que le X-H2S marque une avancée appréciable pour l'autofocus de Fujifilm. Sony, Canon et Nikon ont tous fait paraître récemment des performances AF de Fuji un peu dépassées. En particulier par Canon qui a déployé son dernier système Dual Pixel CMOS AF II sur les Canon EOS R7 et EOS R10 relativement abordables. Néanmoins, le capteur superposé du X-H2S et certains nouveaux algorithmes de détection du sujet lui ont permis de combler l'écart.
Le X-H2S peut suivre les visages et les yeux humains, ainsi que les animaux, les oiseaux, les voitures, les motos, les vélos, les avions et les trains. Il est important de noter que ces modes AF fonctionnent également lors de la prise de vidéos - un vrai bonus pour les vlogueurs. En revanche, nous n'avons pas eu l'occasion de passer assez de temps avec le boîtier pour juger de l'efficacité du suivi des sujets en pratique. Il faudra attendre notre verdict sur ce dernier, dans un test complet imminent.
A la manière d’un Fujifilm X-T4 surpuissant, le X-H2S peut faire office de caméscope remarquable. Le nouveau processeur renforce apparemment le système de stabilisation IBIS de l'appareil photo pour l'aider à fournir jusqu'à sept stops. Il s'agit d'une amélioration notable par rapport au X-T4 et au X-H1, mais nous espérons qu'il a également résolu le problème de l'instabilité liée à ce type de stabilisation.
Les résolutions vidéo, les débits d'images et les profondeurs de bits du X-H2S sont tous un cran au-dessus de la génération actuelle d'appareils Fuji. Vous pouvez filmer en interne des vidéos 6,2K/30p avec une profondeur de couleur de 10 bits 4:2:2, ou des vidéos slo-mo 4K/120p si vous êtes prêt à accepter un crop de 1,29x. Malheureusement, il y a aussi un léger rognage lors de l'enregistrement de vidéos Full HD/240p, mais les vitesses de lecture rapides du capteur (1/180s) promettent de contrôler tout problème de rolling shutter.
Les vidéastes professionnels seront ravis de constater la prise en charge du profil plat F-Log2, qui concède une plage dynamique de 14 stops pour l'étalonnage des couleurs en post-production. Si vous disposez d'une carte CFexpress, vous pourrez aussi bénéficier du support de trois codecs Apple ProRes : ProRes 422 HQ, ProRes 422 et ProRes 422 LT.
Le seul point d'interrogation concernant le X-H2S est sans doute sa durée d'enregistrement vidéo. Fujifilm affirme que le X-H2S est doté d'une nouvelle structure de dissipation de la chaleur afin d'augmenter sa durée maximale d'enregistrement vidéo, qui serait de 90 minutes en 6,2K/30p ou de 70 minutes en 4K/60p (en raison de la charge de traitement accrue).
Ces durées s'appliquent lorsque la détection des visages est désactivée, et devraient donc apparaître inférieures si vous utilisez les modes AF avec suivi du sujet. Pour répondre à l’inquiétude de certains vidéastes, Fujifilm a également créé un ventilateur externe appelé FAN-001 - il se connecte à l'arrière de l'appareil lorsque l'écran est déplié. Ce kit de refroidissement a vraiment été conçu pour ceux qui prennent régulièrement des photos sous une chaleur torride de 40 degrés, car il peut considérablement augmenter l'autonomie lors d’un enregistrement vidéo 4K/60p - qui passe de 17 minutes seulement à environ 51 minutes.
Autrement, l'autonomie du Fujifilm X-H2S promet de rester relativement décente pour la capture photo. La batterie NP-W235S habituelle produit 580 photos par charge selon le classement CIPA, bien qu'il s'agisse là encore d'un point que nous testerons ultérieurement.
Qualité photo et vidéo
Le nouveau capteur empilé de 26,1 Mpx du Fujifilm X-H2S emploie le système X-Trans, plutôt que le filtre de Bayer plus courant que l'on trouve dans divers appareils photo (ainsi que dans le Fujifilm GFX100S).
Traditionnellement, le principal avantage du système Fujifilm X-trans est la réduction de ce que l'on appelle l'effet de moiré dans les motifs et textures fins. Les capteurs Bayer combattent bien cet effet en utilisant l'anti-crénelage ou des filtres optiques passe-bas. Le processus de démosaïquage (ou reconstruction) pour la disposition plus complexe du X-Trans implique aussi généralement une plus grande puissance de traitement, et c'est là que le moteur X-Processor 5 peut théoriquement aider.
Les discussions autour de la "science des couleurs" peuvent se révéler très subjectives, mais il est clair que les modes de simulations de Fujifilm donnent un aspect particulier aux fichiers JPEG générés par le X-H2S. Comme on peut l'espérer, il dispose des 19 modes de simulation de film que nous avons déjà pratiqués, y compris Classic Chrome et Eterna. Certains regretteront l’absence de modes inédits introduits au lancement du nouvel appareil.
Cela s'explique peut-être par le fait que le X-H2S est davantage un appareil destiné à la photographie sportive professionnelle. Tandis que les simulations de film de Fuji sont développées au profit d’un public amateur. Pour autant, nous sommes impatients de voir comment le nouveau capteur se comporte lorsqu'il est associé à un télézoom comme le XF 150-600mm f/5.6-8 R LM OIS WR récemment annoncé.
Bien que le capteur empilé du X-H2S vise davantage à améliorer les performances de l'appareil photo en termes de prise de vue en rafale, plutôt que d'augmenter la qualité d'image, ce nouveau produit phare devrait constituer un bon choix pour les photographes qui n'ont pas besoin d'un modèle plein format ou d'une résolution plus élevée… qui vous donne plus d'options de recadrage.
Pour conclure…
Le Fujifilm X-H2S nous a laissé un sentiment mitigé. Il ne fait aucun doute qu'il comble une lacune dans la gamme X et qu'il constitue une option intéressante pour les photographes Fuji en quête de vitesse, de meilleures performances autofocus et de fonctions vidéo plus puissantes. Mais il lui manque aussi un peu de la personnalité et du charme qui sont les atouts traditionnels de la série X, arrivée il y a un peu plus de dix ans.
Si vous êtes un fan de la marque Fujifilm et que vous photographiez ou filmez principalement des objets en mouvement rapide, alors le X-H2S est probablement l'appareil photo next-gen que vous attendiez. Grâce à son nouveau capteur empilé, le X-H2S représente l'un des boîtiers les plus rapides pour la prise de vue en continu ; en outre, Fuji semble avoir enfin rattrapé ses rivaux en matière d'autofocus.
En revanche, l'ergonomie et la disposition des boutons ne nous ont pas semblé idéales, et les économies de taille et de poids ne sont pas très différentes de celles d'un appareil photo plein format. Le X-H2S doit également faire face à une concurrence importante dans cette gamme de prix, avec des options comme le Sony A7 IV et le Canon EOS R6 qui offrent les avantages du plein format (et leurs systèmes autofocus matures) aux photographes qui n'ont pas besoin de la prise de vue en rafale à 40 images par seconde.
La concurrence la plus rude pour le X-H2s pourrait être incarnée par le nouveau Canon EOS R7 - un autre appareil APS-C avec des vitesses de rafale impressionnantes.
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Mark is TechRadar's Senior news editor. Having worked in tech journalism for a ludicrous 17 years, Mark is now attempting to break the world record for the number of camera bags hoarded by one person. He was previously Cameras Editor at both TechRadar and Trusted Reviews, Acting editor on Stuff.tv, as well as Features editor and Reviews editor on Stuff magazine. As a freelancer, he's contributed to titles including The Sunday Times, FourFourTwo and Arena. And in a former life, he also won The Daily Telegraph's Young Sportswriter of the Year. But that was before he discovered the strange joys of getting up at 4am for a photo shoot in London's Square Mile.
Qu'est-ce qu'une prise en main ?
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