Les responsables informatiques craignent que ChatGPT, le chatbot nourri à l'IA et au succès foudroyant, ne soit déjà utilisé par des cybercriminels parrainés par des États pour élaborer des cyberattaques.
Un rapport de BlackBerry, qui a interrogé 500 décideurs informatiques au Royaume-Uni sur leur opinion concernant cette technologie révolutionnaire, a révélé que plus des trois quarts (76 %) d'entre eux pensent que des États étrangers utilisent déjà ChatGPT dans leurs campagnes de cyber-guerre contre d'autres nations. Près de la moitié (48 %) pensent que 2023 est l'année où nous pourrons attribuer à cette technologie une cyberattaque réussie.
Bien que cela puisse ressembler à un cas standard de polémique contre la machine, c'est loin d'être le cas. La plupart des personnes interrogées (60 %) considèrent toujours que la technologie est utilisée à de "bonnes" fins, mais en même temps, 72 % s'inquiètent d'une mauvaise utilisation potentielle.
Amélioration des emails d'hameçonnage
Ils craignent surtout que les cybercriminels utilisent le chatbot doté d'une intelligence artificielle pour élaborer des emails de phishing crédibles (57 %), améliorer la sophistication de leurs attaques (51 %) et accélérer de nouvelles attaques d'ingénierie sociale (49 %). Par ailleurs, 49 % pensent que ChatGPT pourrait être utilisé pour diffuser des informations erronées, tandis que 47 % y voient un bon outil permettant aux pirates d'acquérir de nouvelles compétences et de s'améliorer.
Mais si l'IA peut être utilisée en attaque, elle peut aussi l'être en défense. C'est pourquoi près de quatre personnes interrogées sur cinq (78 %) prévoient d'investir dans la cybersécurité alimentée par l'IA au cours des deux prochaines années, 44 % prévoyant de le faire cette année. Presque tous (88 %) s'attendent à ce que le gouvernement intervienne et réglemente l'utilisation de cette technologie.
"Il est bien connu que les personnes mal intentionnées tâtent le terrain mais, au cours de cette année, nous nous attendons à ce que les pirates maîtrisent beaucoup mieux la façon d'utiliser ChatGPT à des fins malveillantes, que ce soit comme outil pour écrire de meilleurs logiciels malveillants polyvalents ou comme moyen de renforcer leurs compétences", a commenté Shishir Singh, Chief Technology Officer, Cybersecurity chez BlackBerry.
