Vous avez adoré Tenet ? Voici comment regarder tous les films de Christopher Nolan

Inception
(Crédit photo: Future)
Tenet, en résumé

Tenet

(Image credit: Warner Bros.)

Date de sortie : 24 août 2020
Réalisé par : Christopher Nolan
Avec : John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki
Durée : 150 minutes
Public : accompagnement parental recommandé
Diffusé sur : Canal Plus (à partir du 14 mai)

Le Protagoniste, un agent de la CIA chevronné, doit empêcher le déclenchement de la 3e Guerre Mondiale. Il dispose pour seules armes d’un mot énigmatique, Tenet, et d’une technologie permettant d’inverser le temps.

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Christopher Nolan possède l'une des filmographies les plus riches du XXIe siècle, couvrant des genres aussi larges que le thriller, la SF ou le blockbuster super-héroïque. Aujourd’hui, il compte parmi les réalisateurs les plus vénérés par la critique professionnelle comme par le grand public. Souvent comparé à Stanley Kubrick, pour son œuvre polyvalente, le britannique braque le box-office international à chaque nouvelle sortie.

Maintes fois nommé mais rarement récompensé en tant que réalisateur (il a obtenu un Saturn Award pour Inception), il devrait pouvoir prendre sa revanche avec Tenet, apparu sur grand écran le 24 août dernier. Une victoire qui reposerait malheureusement sur peu de mérite, la programmation cinématographique de l’année 2020 se réduisant comme peau de chagrin, en raison des mesures restrictives liées à l’épidémie de coronavirus.

Pourtant, Tenet n’a rien à se reprocher. Il s’agit d’un film dense, mêlant espionnage et science-fiction, qui demandera plusieurs visionnages pour en apprécier toutes les subtilités. De quoi redonner vie aux salles de cinéma désespérées depuis l’apparition de la pandémie mondiale.

Si vous avez apprécié Tenet ou si vous comptez aller le voir prochainement sur Canal Plus, nous vous invitons également à (re)découvrir l’ensemble des long-métrages de Christopher Nolan. La plupart d'entre eux sont disponibles en streaming vidéo, sur les plateformes SVOD ou VOD. Avec une exception notable, pour laquelle vous devrez vous procurer le DVD (spoiler : c’est l’une de ses trois meilleures créations).

Following, le suiveur (1999)

Le premier film de Nolan est aussi son plus modeste, réalisé avec un budget de 6 000 dollars seulement (soit un peu plus de 5000 euros). Ce thriller en noir et blanc met en scène un écrivain dont le passe-temps favori est de suivre de parfaits inconnus en filature dans les rues de Londres. Un hobby perturbant qui le conduira au centre d’une conspiration criminelle et à devenir la proie d’un psychopathe nommé Cobb (comme le personnage de Leonardo Di Caprio Dans Inception). Pour éviter la banqueroute, Nolan a dû étendre le tournage sur un an, à raison d’un quart d’heure par semaine. En outre, il n'a utilisé que la lumière naturelle et a payé l'équipe de production de sa propre poche. Le film s’est forgé une réputation solide et a lancé celle de son auteur.

Il est néanmoins impossible de la visionner en streaming, y compris en location ou en achat numérique. Il vous faudra donc passer par la case DVD pour admirer les premières images de Nolan.

Memento (2000)

Memento pourrait bien être le film le plus expérimental et le plus abouti de Nolan. Derrière ce tour de force, il y a le récit d'un homme victime de pertes de mémoire à court terme et qui traque le meurtrier de sa femme. Le film est monté à l’envers, partant de la fin de l’histoire pour élucider le mystère dans les toutes derniè… pardon premières minutes de celle-ci. Vénéré par la critique, ce second essai du réalisateur délivre les prémices de ce qui deviendra sa signature : la narration non chronologique. Ainsi, à l’instar de Tenet, vous remarquerez de nouveaux petits détails même lors de sa troisième ou quatrième relecture.

Insomnia (2002)

Le film cauchemar de Nolan. Commande passée par les studios Warner Bros auprès du prometteur réalisateur, ce remake d’un polar norvégien de 1997 a tout du challenge impossible à relever. D’abord, Nolan doit diriger Al Pacino et Robin Williams, deux méthodes d’acting totalement opposées et qui, a priori, ne sont pas faites pour s’entendre. Ensuite, il y a ce décor blanc immaculé, embrumé, qui a tout pour assommer le spectateur d’ennui. Il n’en sera rien : nous sommes rapidement happés par ce jeu du chat et de la souris poisseux, bourrés de rebondissements et qui nous fait perdre tout repère. Un classique nolanien donc, sans lequel il n’aurait jamais pu se voir confier la direction de la trilogie du Dark Knight.

Batman Begins (2005)

La première entrée de ce triptyque dédié à Batman, justement, a contribué à réinventer les films de super-héros, trois ans avant les débuts du Marvel Cinematic Universe intronisé par Iron Man (un autre justicier milliardaire). Nolan met ici l’accent sur un héros on ne peut plus terre-à-terre, loin de l'esthétique exagérée (pour ne pas dire cartoonesque) qui caractérisaient les adaptations cinéma et TV précédentes du détective capé. En remodelant les origines de la chauve-souris aux œufs d’or de DC Comics, le cinéaste britannique - qui n’a jamais mis le nez dans ce type de littérature – n’a qu’une ambition : reproduire l’univers sombre et déshumanisé de Blade Runner. Il va, sans le savoir (quoique), raconter une histoire bien humaine et ouvrir la voie à une narration plus réaliste et plus sérieuse de la mythologie super-héroïque.

Le Prestige (2006)

Avec cette adaptation du best-seller de Christopher Priest, Nolan revient à ce qu’il affectionne le plus : filmer des duels sans concession. Comme Insomnia avant et comme The Dark Knight après, Le Prestige ne fait aucun cadeau à ses deux acteurs principaux (Hugh Jackman et Christian Bale) qui subissent le sadisme du scénario mais aussi des multiples prises, le metteur en scène tenant à jouer sur différents angles de vue. En résulte un tour de passe-passe réussi, où la réalisation bien ficelée vole la vedette au jeu mortel - et avec un peu trop de surenchère - que se livrent les deux magiciens héros de ce long-métrage. On aura beaucoup de mal à quitter les rues victoriennes de Londres, minutieusement reproduites, après le générique de fin.

The Dark Knight : Le Chevalier Noir (2008)

Le second volet de la trilogie Batman est considéré, par une large majorité, comme le plus grand film de super-héros de tous les temps. Ses détracteurs diront que tout repose sur la prestation époustouflante d’Heath Ledger, grimé en l’incarnation du chaos et de l’anarchie, l’un des vilains les plus légendaires de la pop-culture : le Joker. Il y a du vrai. Mais, il ne faudrait pas minimiser le talent de la caméra analogique de Nolan qui livre une véritable ode aux films de braquage des années 90. Avec un hommage très appuyé au Heat de Michael Mann. Un fait est certain : c’est avec cette œuvre que Christopher Nolan réussit son plus gros hold-up international.

Inception (2010)

Inception nous balade dans des rêves imbriqués dans des rêves qui sont eux-mêmes fondus dans des rêves… Nolan affirme avoir développé ce pitch original au moment où sortait Memento, d’autres lui reprochent sa ressemblance très appuyée avec le film d’animation Paprika de Satoshi Kon. On sait que le cinéaste apprécie faire des révérences à ses pairs, même s’il citera plus volontiers la saga James Bond comme inspiration majeure plutôt que le chef d’œuvre SF du réalisateur japonais. Les missions trépidantes de 007 lui serviront aussi de base pour construire Tenet… que nous pourrions considérer comme un Inception 2. Deux films d’espionnage qui s’amusent avec la perception des spectateurs et dont les fins ne cessent d’être débattues. La boucle est bouclée, ou plutôt la toupie continue de tourner.

The Dark Knight Rises (2012)

La conclusion de la trilogie Batman tente de remplacer - mais est-ce seulement possible ? - l’imposant Joker par une bonne partie du gotha des comics DC : Catwoman, Bane, la famille al Ghul, l’Epouvantail et peut-être même Edward Nygma ainsi que Robin. Ça ne suffira pas : l’intrigue se révèle bancale, Tom Hardy peine à convaincre en montagne de muscles tacticien, notre héros adopte une voix caverneuse des plus ridicules et le montage est plus ou moins raté (Marion Cotillard en a injustement fait les frais pendant des années). TDKR se rattrape tout de même dans les dix dernières minutes et offre un épilogue honorable pour Bruce Wayne / Batman et Gotham City. Depuis, Warner Bros et DC luttent pour retrouver le niveau d’exigence de Nolan dans leurs superproductions.

Interstellar (2014)

Interstellar est la version Nolan de 2001, l’Odyssée de l’Espace. Nous suivons pendant presque trois heures les ultimes tentatives de l'humanité pour trouver un nouveau foyer dans les étoiles, avant que la famine ne décime toute l’espèce. Matthew McConaughey incarne Cooper, un astronaute déchiré après avoir fait le choix de laisser ses enfants derrière lui et de partir explorer l’infini. A l’image d’Inception, de Memento et maintenant de Tenet, Interstellar joue avec la conception du temps de manière intéressante. Le projet était initialement destiné à Steven Spielberg, Nolan aura à cœur de faire de son neuvième long-métrage, sous couvert de récit SF, un drame familial bouleversant. Très spielbergien !

Dunkerque (2017)

Dunkerque explore la véritable histoire de l’Opération Dynamo, une expédition britannique visant à évacuer plus de 300 000 soldats des plages de Dunkerque, assiégées par les nazis en juin 1940. Le film de guerre de Nolan est l’anti Il faut sauver le soldat Ryan. C’est une œuvre chorale qui immortalise cette bataille miraculeuse sous plusieurs angles. Les combats y font rage en mer, sur terre, dans les airs, bref les 200 millions de dollars investis par Warner Bros (soit presque trois fois le budget du Soldat Ryan) sont bien visibles à l’écran. Il apparaît toutefois comme l’un des films les moins « appréciés » du réalisateur. Relativisons : il obtient tout de même la note plébiscite de 7,9/10 sur IMDB, la plateforme référence des cinéphiles – en comparaison The Dark Knight enregistre 9/10 et Tenet 8,1/10.

Samuel Roberts

Samuel is a PR Manager at game developer Frontier. Formerly TechRadar's Senior Entertainment Editor, he's an expert in Marvel, Star Wars, Netflix shows and general streaming stuff. Before his stint at TechRadar, he spent six years at PC Gamer. Samuel is also the co-host of the popular Back Page podcast, in which he details the trials and tribulations of being a games magazine editor – and attempts to justify his impulsive eBay games buying binges.