Facebook poursuivi en justice pour avoir espionné des internautes via un VPN

Facebook
(Crédit photo: Shutterstock)

Facebook est poursuivi par la Commission australienne de la concurrence et des consommateurs (ACCC) pour la façon dont l'entreprise aurait utilisé son VPN Onavo, afin d’espionner ses utilisateurs à des fins commerciales entre 2016 et 2017.

Le réseau social numéro un a acquis le service VPN Onavo en 2013, pour près de 200 millions de dollars (environ 163,5 millions d’euros). Facebook a ensuite lancé une application appelée Onavo Project, interdite depuis sur l'App Store (la collecte et le monitoring de données d'utilisation étant prohibés par les CGU d’Apple).

De son côté, l'ACCC accuse aujourd’hui la société de tromperie et de communication mensongère envers des milliers de consommateurs australiens qui pensaient leurs données personnelles cryptées sur l’application Onavo Protect. Dans une déclaration récente, le président de l'ACCC, Rod Sims, a expliqué comment Facebook s’est servi de l'application pour son propre profit commercial :

« Par le biais d'Onavo Protect, Facebook collectait et utilisait les data très détaillées et précieuses sur les activités personnelles de milliers de consommateurs australiens à ses propres fins commerciales. Ce qui, selon nous, est totalement contraire à la promesse de sécurité, de confidentialité et de protection de la vie privée au cœur de la promotion de cette application. Les consommateurs utilisent souvent les services VPN parce qu'ils se soucient de leur vie privée en ligne, et c'est ce que ce produit de Facebook prétendait offrir. En fait, Onavo Protect a canalisé d'importants volumes de données sur leurs activités personnelles directement vers Facebook ».

Espionnage et avantages commerciaux

Selon l'ACCC, Facebook a induit en erreur les utilisateurs australiens de l’application gratuite Onavo Protect entre février 2016 et octobre 2017. Le régulateur cherche actuellement à obtenir des déclarations et des sanctions pécuniaires par le biais de cette affaire. Dans une réponse adressée à TechCrunch, un porte-parole de Facebook a toutefois expliqué que l'entreprise communiquait bel et bien sur la nature des informations collectées - dans un avertissement précédant tout téléchargement d’Onavo Protect :

« Nous avons toujours été clairs sur les informations que nous collections et la façon dont elles étaient utilisées. Nous avons coopéré avec l'ACCC sur cette affaire, et ce jusqu'à présent. Nous examinerons le récent dépôt de plainte de l'ACCC et continuerons de défendre notre position face à ce dernier ».

Facebook a fermé son application Onavo Protect l'an passé suite aux réactions négatives provoquées par les accusations d’espionnage. Sur la base de documents internes de l'entreprise rendus publics par le Parlement britannique en 2018, Facebook a utilisé les données analytiques d’Onavo pour déterminer quelles applications tierces les utilisateurs téléchargeaient le plus fréquemment sur leurs appareils. Entre autres, les résultats d'Onavo ont révélé que WhatsApp présentait une menace concurrentielle sérieuse pour l'application Messenger de Facebook. Peu de temps après avoir appris cela, la société a dépensé 19 milliards de dollars (soit 15,5 milliards d’euros) pour acquérir WhatsApp en 2014.

Nous devrons attendre de voir si le procès de l'ACCC aboutit ou non, mais ce n'est probablement pas la dernière fois qu'Onavo Protect sera utilisé contre Facebook dans un cadre légal.

Via TechCrunch

Anthony Spadafora

After working with the TechRadar Pro team for the last several years, Anthony is now the security and networking editor at Tom’s Guide where he covers everything from data breaches and ransomware gangs to the best way to cover your whole home or business with Wi-Fi. When not writing, you can find him tinkering with PCs and game consoles, managing cables and upgrading his smart home.