Apple vs Epic Games : Tim Cook explique pourquoi l’App Store doit conserver le contrôle sur ses applications

Tim Cook
(Crédit photo: Apple)

Lors d'une interview donnée au podcast Sway du New York Times, le PDG d'Apple, Tim Cook, a abordé avec légèreté toute une série de sujets. Notamment le suivi plus transparent des applications sous iOS 14.5, une meilleure protection de la vie privée des utilisateurs et bien sûr le développement de la réalité augmentée sur iPhone.

Mais lorsque la discussion s'est focalisée sur le combat juridique opposant Apple et Epic Games (le procès aura lieu le 3 mai prochain), Tim Cook a repris son sérieux et expliqué pourquoi il était impossible aujourd’hui d’obtenir des applications ou de procéder à des achats in-app depuis des boutiques tierces - comme celle de l’éditeur de Fortnite.

"Si vous procédez à un chargement latéral, vous brisez le modèle de confidentialité et de sécurité d’Apple", a déclaré Cook. "Vous ouvrez une brèche en vous rendant sur une autre boutique que l’App Store".

C’est l’argument principal avancé par Apple pour empêcher ses utilisateurs de télécharger des applications en dehors de l'App Store, et au-delà de l'interface soigneusement conçue par la société pour les iPhones et iPads. 

"Sur une semaine donnée, 100 000 applications sont soumises à examen. 40 000 d'entre elles sont rejetées. La plupart parce qu'elles ne fonctionnent pas ou ne respectent pas les conditions générales d’utilisation", explique M. Cook. "Si cette modération disparaissait demain, imaginez l’état dans lequel se trouverait l'App Store en très peu de temps.

L'App Store conserve sa mainmise sur iPhone et iPad

Apple a lancé l'App Store pour la première fois en 2008, et a gardé depuis lors une mainmise sur l'expérience utilisateur et le contrôle qualité de la plateforme. Ce en maintenant des normes strictes et en privilégiant un usage familial des applications retenues. 

"Les gens font confiance à Apple comme ils ne faisaient pas confiance aux sharewares des années 90 et du début des années 2000", nous confiait le créateur d’applications James Thomson (PCalc), en juillet dernier. "Apple a rendu possible la mise en place d’un écosystème de téléchargement numérique auprès d’éditeurs qui ne disposaient d’aucune connaissance technique, et a ainsi considérablement élargi le marché".

Si les applications iPhone jouissent d'une belle réputation sur les appareils iOS, les éditeurs sont toujours irrités par les exigences strictes, leur retrait parfois arbitraire de l'App Store pour des infractions à ses politiques, et la commission de 30% qu'Apple récupère sur les achats effectués depuis les applications. En novembre 2020, Apple a réduit de moitié cette taxe, la ramenant à 15% pour la plupart des développeurs (ceux qui réalisent moins d'un million de dollars de bénéfices annuels). A l’origine de cette décision : la contestation juridique d'Epic Games. 

Tim Cook fait référence à cette évolution durant l'interview : "L'App Store n'est pas coulé dans le béton, vous savez ? Et donc nous changeons au fil du temps".

Bien sûr, réduire la commission d'Apple reste moins bénéfique, pour chaque éditeur et entreprise, que de générer des revenus sur iPhone et iPad à partir de leurs propres boutiques. Nous devrons donc attendre l'issue du procès Apple vs Epic Games pour savoir qui remportera cette manche en 2021.

Via MacRumors

David Lumb

David is now a mobile reporter at Cnet. Formerly Mobile Editor, US for TechRadar, he covered phones, tablets, and wearables. He still thinks the iPhone 4 is the best-looking smartphone ever made. He's most interested in technology, gaming and culture – and where they overlap and change our lives. His current beat explores how our on-the-go existence is affected by new gadgets, carrier coverage expansions, and corporate strategy shifts.