Une entreprise sur cinq admet avoir espionné illégalement ses employés travaillant à domicile

Surveillance
(Crédit photo: ImageFlow / Shutterstock)

Une nouvelle enquête, tout juste mise en ligne, vient de révéler qu’en 2020, une entreprise sur cinq a déjà installé un logiciel de surveillance pour espionner ses salariés alors sommés de travailler à domicile - dans le contexte de pandémie mondiale qui se poursuit encore cette année. Une décision adoptée souvent à l'insu des travailleurs.

Frances O'Grady, secrétaire générale du Trades Union Congress (la fédération des syndicats britanniques), déclare à Metro que l'utilisation de la technologie de surveillance à domicile travailleurs a connu un essor considérable pendant la période de confinement global. Et bien après.

« Nous savons que de nombreux employeurs investissent dans la technologie pour micro-gérer leurs salariés et automatiser les décisions d’embauche comme de licenciement », explique Mme O'Grady. « Le personnel doit être correctement consulté sur l'exploitation de ces outils de surveillance et protégé contre une gestion des ressources humaines dictée par des algorithmes. Alors que nous sortons péniblement de cette crise sanitaire, la technologie doit être aujourd’hui employée pour améliorer les conditions de travail de chaque salarié - et non pour les surveiller au détriment de leur dignité et de leur vie privée ».

Le sondage YouGov/Skillcast en question, réalisé auprès de 2 009 entreprises, a révélé que 12 % des entreprises ont déclaré avoir introduit la surveillance à distance. Ce chiffre est passé à 16 % dans les grandes entreprises, et 8 % supplémentaires ont déclaré qu'ils envisageaient de le faire en 2021. Autre chiffre clé : un télétravailleur sur sept verrait actuellement ses tâches quotidiennes surveillées activement par son employeur.

Travaillez, vous êtes filmé

Cette révélation intervient alors que le nombre de télétravailleurs semble augmenter partout dans le monde, en raison des nouvelles consignes sanitaires liées à la progression de l’épidémie de Covid-19.

Les outils numériques, mis à disposition des salariés pour travailler en toute sécurité à domicile, pourraient également être utilisés pour enregistrer la quantité d'heures de travail effectuée par les télétravailleurs, les conversations générées et même parfois la capture vidéo de leurs actions.

Bien que les différentes législations existantes en Europe tendent à encadrer ces outils de surveillance et réclament le consentement tacite des salariés surveillés, de nombreuses firmes passent au travers et adoptent une attitude de plus en plus envahissante vis-à-vis de leur personnel.

Au début de ce mois, il a été suggéré que Microsoft Teams, champion des logiciels de visioconférence qui a vu son volume d’utilisateurs exploser depuis le début de la pandémie, pourrait recueillir plus de données personnelles que nous ne le pensons. Plus précisément, il a été constaté que les rapports d'activité générés par Teams contiendrait des datas plus pointues sur le comportement et les usages en ligne de chaque membre connecté.

Via Metro

Barclay Ballard

Barclay has been writing about technology for a decade, starting out as a freelancer with ITProPortal covering everything from London’s start-up scene to comparisons of the best cloud storage services.  After that, he spent some time as the managing editor of an online outlet focusing on cloud computing, furthering his interest in virtualization, Big Data, and the Internet of Things.