Votre smartwatch Android pourrait bientôt fonctionner beaucoup mieux sur l'iPhone, grâce à l'UE

Google Pixel Watch 3 Fitness
(Crédit photo: Future/Jacob Krol)

La Commission européenne a entamé des démarches pour aider Apple à se conformer aux obligations d’interopérabilité imposées par la loi sur les marchés numériques (DMA), une décision qu’Apple estime risquée pour les consommateurs européens.

Jeudi, la Commission a annoncé avoir lancé deux procédures spécifiques « pour aider Apple à respecter ses obligations d'interopérabilité dans le cadre de la DMA ».

En particulier, la Commission intervient dans deux domaines clés. Le second concerne la manière dont Apple gère les demandes d’interopérabilité formulées par les développeurs et les applications tierces afin qu’elles puissent mieux interagir avec l’écosystème Apple.

Cependant, c’est la première initiative qui retient l’attention. La Commission examine « plusieurs fonctionnalités et capacités de connectivité d’iOS, principalement utilisées pour et par les appareils connectés ». La Commission cite spécifiquement les montres connectées, les casques audio et les casques VR comme des dispositifs dépendant d’une interopérabilité efficace avec les smartphones et leurs systèmes d’exploitation.

Le communiqué indique que les démarches vont « spécifier comment Apple fournira une interopérabilité efficace avec des fonctionnalités telles que les notifications, le jumelage d’appareils et la connectivité », ce qui implique qu’Apple accuse actuellement des lacunes dans ce domaine et doit s'améliorer. Une bonne nouvelle pour les utilisateurs de montres connectées Android, mais Apple semble peu enthousiaste.

Un nouveau casse-tête européen pour Apple

Dans une déclaration à TechRadar, Apple a affirmé : « Nous sommes fiers d’avoir créé plus de 250 000 API permettant aux développeurs de concevoir des applications accédant à notre système d’exploitation et à ses fonctionnalités tout en garantissant la confidentialité et la sécurité des utilisateurs. Afin de respecter la DMA, nous avons également mis en place des moyens pour les applications en Union Européenne de demander une interopérabilité supplémentaire avec iOS et iPadOS tout en protégeant nos utilisateurs. »

En visant la Commission européenne, Apple a ajouté : « Compromettre les protections que nous avons construites au fil du temps mettrait les consommateurs européens en danger, en offrant aux acteurs malveillants davantage de moyens d’accéder à leurs appareils et à leurs données. Nous continuerons à travailler de manière constructive avec la Commission européenne pour trouver une voie qui protège nos utilisateurs européens tout en clarifiant la réglementation. »

La Commission rendra sa décision dans six mois, après quoi elle expliquera les mesures que le « gatekeeper » devra prendre pour se conformer efficacement aux obligations d’interopérabilité de la DMA.

Apple semble être sous l’influence directe de l’Union européenne en matière d’interopérabilité et ne semble pas avoir beaucoup de marge de manœuvre. Les changements à venir pourraient permettre aux montres Android, comme la Google Pixel Watch 3, d’accéder plus en profondeur aux fonctionnalités des iPhones, notamment les notifications et la connectivité.

Cette décision pourrait offrir plus de choix aux utilisateurs d’iPhone concernant la meilleure montre connectée à associer à leur appareil ; cependant, cela pourrait aussi entraîner des conséquences imprévues.

L’Union européenne a fortement régulé le modèle économique d’iOS d’Apple, introduisant des changements dans la manière dont Apple distribue les applications sur iPhone. Cela a ouvert la porte aux applications de streaming, à des marketplaces alternatives et même à un sideloading limité sur iPhone, une victoire nette pour les consommateurs. Toutefois, certains estiment que ces changements ont érodé l’expérience utilisateur raffinée des appareils Apple.

Plus important encore, Apple semble de plus en plus hésitant à introduire de nouvelles fonctionnalités sur le territoire. L'absence notable d'Apple Intelligence dans iOS au sein de l'Union européenne en est un exemple frappant. La société souligne ses préoccupations concernant les exigences d’interopérabilité de la DMA, qui « pourraient nous obliger à compromettre l’intégrité de nos produits d’une manière qui mettrait en danger la confidentialité et la sécurité des données des utilisateurs ».

Apple met une nouvelle fois en avant les questions de sécurité et de confidentialité face à cette nouvelle évolution. La société a également évoqué le risque de voir des acteurs malveillants voler des données, exposer des informations personnelles ou même endommager des appareils si les protections adéquates ne sont pas mises en place pour garantir l'interopérabilité avec des tiers. Apple a même fait référence à la récente panne mondiale de CrowdStrike, en pointant l’accord d’interopérabilité entre Microsoft et la Commission européenne comme étant responsable de cette situation, car il empêche Microsoft de verrouiller son système d’exploitation comme le fait Apple.

Comme le montre l’absence d'Apple Intelligence, la pression continue de l’Union européenne pourrait rendre Apple de plus en plus réticent à déployer de nouvelles fonctionnalités, des changements logiciels ou même de nouveaux produits en Europe à l’avenir..

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Adrien Bar Hiyé
Senior Editor

Quand je ne suis pas en train de plonger dans le monde fascinant de la finance et des nouvelles technologies, vous me trouverez probablement en train de parcourir le globe ou de conquérir de nouveaux mondes virtuels sur ma console de jeux.

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