TechRadar Verdict
Trop long et comportant quelques ratés notables, le Snyder Cut de Justice League peine à nous happer, tant son histoire se noie dans la masse. Quelques moments épiques parviennent tout de même à s’échapper de cette révision du blockbuster sorti initialement en 2017 - et les fans fidèles de l’ère DC / Snyder ne manqueront pas de les apprécier. Les autres y verront un épisode passable du DCEU, au mieux.
Pour
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Meilleur que la version 2017
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Chaque héros a droit à son moment de gloire
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La bataille finale est époustouflante
Contre
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Une introduction bien trop longue
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Les CGI, un air d'inachevé
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Des arcs inégaux
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Elle est enfin disponible ! La version longue du film Justice League, réalisée par Zack Snyder, a mis du temps à nous parvenir. L’horloge a tourné d’autant plus lentement pour les premiers supporters du projet. Plus de trois ans après la sortie cinéma de l'œuvre originale - considérablement remaniée par les reshoots de Joss Whedon -, les partisans du Snyder Cut verront enfin leur souhait exaucé : découvrir la vision matricielle du papa du DC Extended Universe (DCEU pour les intimes). Soit près de 123 minutes additionnelles.
Avec le battage médiatique qui l’a précédée, les attentes à l'égard de cette superproduction remodelée par Zack Snyder sont élevées parmi ses plus fervents admirateurs. Ces derniers peuvent se rassurer : il y a de l’épique et du grandiose dans cette nouvelle affiche. Mais il y a aussi beaucoup d’habillages inutiles. La première partie souffre (et nous fait souffrir) d’extrêmes longueurs, en cherchant à introduire chaque personnage en préservant le culte qui leur est dû. Aussi pour beaucoup de spectateurs, le Snyder Cut n’aura de mérite qu’en vitesse accélérée jusqu’à la bataille finale, monumentale.
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La Cyborg League vs Steppenwolf
Sans surprise, le Justice League de Zack Snyder recycle fidèlement le script original de la version 2017, sans parvenir à gommer ses (trop) nombreuses incohérences. Superman (Henry Cavill) étant passé de vie à trépas après les événements du film Batman v Superman : L’Aube de la Justice de 2016, Bruce Wayne (Ben Affleck) tente de le remplacer par une équipe de super-héros partageant les mêmes idéaux. La mort de Clark Kent a rendu la Terre vulnérable aux invasions extraterrestres - et elle pourrait très bien disparaître sous les assauts de la prochaine.
Celle-ci est menée par Steppenwolf (Ciaran Hinds), un imposant guerrier cornu qui tente de mettre la main sur les “Trois Boites-Mères”, des artefacts capables de transformer notre planète bleue en zone habitable pour les hargneux conquistadors. Autrefois repoussé par les peuples de Wonder Woman (Gal Gadot) et d’Aquaman (Jason Momoa), cet être indestructible est bien déterminé à terrasser les nouveaux Défenseurs de la Terre pour mener à bien son plan génocidaire.
Si tous les points clés du récit sont ici conservés, l’édition Snyder Cut impose sa singularité en donnant un temps d’écran conséquent à chaque membre de la Justice League. Mais pas que… En effet, Cyborg (Ray Fisher) et Steppenwolf sont les plus grands bénéficiaires de cette version longue de quatre heures, avec des arcs incroyablement riches.
Joss Whedon avait peu d’estime pour le personnage de Cyborg / Victor Stone, au point de réduire drastiquement ses scènes dans le film de 2017, pour en faire un rôle de figuration. Ironiquement, l'organisme cybernétique est le cœur et l'âme du Snyder Cut. Il alimente les moments les plus émouvants de cette réédition, et le développement de sa relation fracturée avec son père Silas (Joe Morton) s’impose comme un sommet d’interprétation au sein du DCEU. On peut donc aisément comprendre pourquoi M. Fisher préfère cette “mise à jour” de Justice League.
Il en va de même pour Steppenwolf. Ardemment critiqué dans le "Josstice League" de 2017, notre antagoniste gagne ici en profondeur et en sympathie. C’est toujours un gros monstre en image de synthèse, globalement caricatural et qui souffre de la comparaison face au Thanos de Marvel. Son character design revu et corrigé par Snyder n’allège pas son fardeau, bien au contraire : ses déplacements mettent en lumière des CGI navrants. Un comble alors que les séries du Arrowverse s’en sortent avec davantage de style dans ce domaine, avec moins de moyens.
Reste que Steppenwolf ne représente plus un vulgaire super-vilain sans fond dans le Snyder Cut. Son désir de conquérir la Terre trouve une bien meilleure explication - que nous laisserons aux fans le soin de découvrir. Comme ils pourront apprécier les minutes de rab allouées aux acteurs secondaires et cependant magistraux, tels qu’Amy Adams et J.K. Simmons interprétant respectivement Lois Lane et le commissaire Gordon.
Ces scènes ne font qu'ajouter au principal problème de Justice League. À trois heures et 53 minutes - avec 10 minutes supplémentaires pour le générique - le Snyder Cut est beaucoup plus long que nécessaire. D’autant que les séquences de divertissement pur et dur se font rares. On en vient même à prendre partie et défendre le montage de 2017 sur une bonne partie de cette introduction de deux heures.
Un montage qui divise
Lorsque le Snyder Cut dépasse le quatrième chapitre - le film en compte six au total -, nous pouvons enfin entrer dans le vif du sujet. Or, cette seconde moitié a un autre défaut : elle passe à une vitesse folle.
La bataille finale du film, en particulier, arrive en un claquement de doigts. Pour autant, la frustration du spectateur n’a pas lieu d’être : c'est un show digne des plus grands blockbusters de cette dernière décennie, avec de véritables enjeux, une belle représentation des forces en puissance, des visuels inédits à couper le souffle. Ceux dont les rétines brûlent encore au souvenir de la surabondance de rouge, imposée par Whedon sur cette séquence, peuvent chaudement remercier Snyder.
Cela ne veut pas dire que le Snyder Cut est exempt de critiques en termes de post-production. Encore une fois, le manque de brièveté de certains plans a un impact négatif sur le rythme du film. La bataille opposant Steppenwolf aux Amazones et l'entrée en scène de Wonder Woman s’enregistrent parmi les plus poussives, sans le moindre intérêt pour la suite de l’intrigue. Du remplissage.
Avec un budget de production annoncé de 70 millions de dollars, certains effets visuels ajoutés laissent un goût amer - au-delà de la gestuelle de Steppenwolf, l'utilisation excessive d'écrans verts apparaît comme évidente tout au long du film.
Zack Snyder ne sait pas dire au revoir
Il n'y a pas que les effets spéciaux qui ne sont pas digérés dans le long processus de ce Snyder Cut. L’entêtement du réalisateur à vouloir présenter Justice League au format 4:3 s’avère frustrant. Il est clair que cette décision a été imposée, au départ, pour donner à cette version la chance de bénéficier d'une éventuelle sortie IMAX. Comme le Snyder Cut a atterri sur les plateformes VOD / SVOD au final, c’est un pari qui tombe à l’eau et qui gâche quelque peu l’expérience de visionnage.
Les vingt dernières minutes de Justice League 2021 consistent à livrer des passerelles vers des suites qui ne verront probablement jamais le jour - et cela joue également en défaveur du film. On peut féliciter Snyder de s'en tenir à sa fin originale mais, en additionnant les adieux factices et interminables de chaque héros, nous passons à côté d’une authentique résolution. L’épilogue fait office de prélude aux nouveaux arcs à venir, mais étant donné que Justice League 2 et Justice League 3, au départ évoqués, ont pris la direction des oubliettes, il aurait été plus approprié pour le cinéaste d’oser une conclusion plus franche.
Pour conclure...
Cette “revisite” de Justice League par Zack Snyder n'est pas à la hauteur de ce que de nombreux cinéphiles espéraient après l’original déceptif de Joss Whedon. Certes, le Snyder Cut pose quelques rustines sur le film de 2017, mais en comparaison de moult blockbusters super-héroïques, l’effort aurait pu être plus conséquent. Au lieu de cela, nous obtenons une production alourdie par des images de synthèse à la qualité inégale et une durée totale inutilement longue.
Ceux qui attendaient cette version depuis quatre ans se contenteront du plaisir de retrouver Snyder à la réalisation. Pas au sommet de sa forme, mais avec une réelle affection pour son sujet. Pour les spectateurs qui se languissent depuis trop longtemps maintenant d’en prendre plein les yeux sur grand écran (y compris celui d’un téléviseur OLED), le Snyder Cut est un apéritif sympathique malgré sa propension à s’éterniser. En attendant la réouverture des salles obscures et la dégustation de Black Widow, Les Eternels, The Batman et autres blockbusters en suspens.
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