Les voitures à hydrogène sont-elles vraiment viables ? Ces voitures électriques à pile combustible n’émettent effectivement pas de CO2 et carburent avec une énergie renouvelable. Néanmoins, l’hydrogène ne peut pas encore être considéré comme le carburant du futur. Et pour cause, ce carburant présente de nombreux obstacles, que ce soit au niveau de son stockage, de son transport, de sa production polluante, de sa volatilité, etc.
La start-up française HySiLabs implantée à Aix-en-Provence depuis 2015 compte bien résoudre les problèmes de stockage et de transport de l’hydrogène. Elle a effectivement trouvé une solution : Hydrosil. C’est un liquide chargé capable de « stocker » l’hydrogène pour le transporter.
Hydrosil stocke l’hydrogène comme une batterie stocke l’électricité
Hydrosil est une solution prometteuse pour l’avenir. L’idée est donc de stocker l’hydrogène dans un liquide chargé, de transporter ce liquide, puis de décharger le liquide quand on a besoin de récupérer l’hydrogène. La découverte de cette solution est d’ailleurs le fruit du hasard.
Le président et co-fondateur d’HySiLabs, Pierre-Emmanuel Casanova, a expliqué que : « une réaction fortuite a été réalisée par des chercheurs d’Aix-Marseille Université. Cette réaction entre des liquides s’est en effet révélée produire un gaz, de manière inattendue. Pour caractériser ce gaz, l’équipe de recherche a employé un moyen simple : ils ont craqué une allumette. Cela a provoqué une détonation, mais aussi généré des gouttelettes d’eau sur les parois du tube à essai… Ils pressentaient donc qu’il puisse s’agir d’hydrogène, ce qu’une caractérisation plus formelle a ensuite confirmé ».
Avec les résultats de cette expérience, HySiLabs a développé Hydrosil pour stocker l’hydrogène de la même manière qu’une batterie stocke l’électricité. L’avantage d’Hydrosil est que cette méthode est plus sécurisée que le transport d’hydrogène sous forte pression.
Pour donner un ordre de grandeur, Pierre-Emmanuel Casanova a précisé qu’un camion-citerne d’Hydrosil est l’équivalent de sept camions de transport d’hydrogène à 200 bars de pression. Cependant, HySiLabs ne vise pas particulièrement le transport routier, mais plutôt les transports aériens, maritimes et ferroviaires pour lesquels l’Hydrosil est plus léger à transporter que des batteries, par exemple.
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Source : Techniques de l'ingénieur
