Les utilisateurs allemands de Facebook estiment que le réseau social devrait les payer 8 dollars (7,30 euros) par mois pour le partage de leurs données personnelles, alors que les utilisateurs américains se contenteraient de 3,50 dollars (3,20 euros) seulement.
Ces résultats étonnants proviennent d’une récente étude (s'ouvre dans un nouvel onglet) menée par le Technology Policy Institute, un think tank basé à Washington DC. Intitulé « Quelle est la valeur de la vie privée dans le monde et sur toutes les plateformes data ? », ce rapport, dirigé par Jeffrey Prince et Scott Wallsten, est le premier du genre à tenter de quantifier le prix des données personnelles sur Internet. Le TPI a compilé toutes les formes d’informations confidentielles partagées par les internautes aux États-Unis, en Allemagne, au Mexique, au Brésil, en Colombie et en Argentine.
Cette étude intervient à un moment où les consommateurs sont de plus en plus préoccupés par la manière dont les géants du secteur high-tech et les agences de communication collectent et monétisent leurs données personnelles.
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Le prix moyen de la vie privée
Président et chargé de recherche principal du TPI, Scott Wallsten a démontré auprès de Reuters la nécessité d’évaluer le coût moyen de la vie privée afin de renforcer le respect de cette dernière et de rémunérer équitablement les audiences concernées.
« D’un pays à l’autre, la valeur que les individus accordent à leur vie privée varie plus ou moins. Dans certaines régions, nous allons favoriser des règles souples sur le traitement des données personnelles, dans d’autres, nous préférerons des règles plus strictes. La quantification de cette valeur servira à déterminer des politiques de protection de la vie privée plus conformes aux besoins de chacun ».
Si les Allemands accordent une plus grande importance au traitement de leurs données personnelles que les Américains, l’étude dévoile aussi une réelle disparité selon la nature de ces données. Ainsi, les personnes interrogées valorisent davantage le partage de leurs informations financières ou liées à la santé - telles que le solde bancaire et les données biométriques -, tandis que la géolocalisation est perçue comme moins sensible donc moins onéreuse.
Selon les résultats du rapport, toute entreprise collectant des données personnelles, ou du moins la plateforme via laquelle elles sont monétisées, devrait rémunérer chaque personne émettrice 8,44 dollars (7,70 euros) par mois pour partager son solde bancaire, 7,56 dollars (6,90 euros) pour ses informations biométriques, 6,05 dollars (5,52 euros) pour réutiliser ses contributions. Et seulement 1,82 dollars (1,66 euros) pour révéler ses données de localisation.
Via Reuters (s'ouvre dans un nouvel onglet)